[DIGITAL Business Africa] – Le nouveau président en exercice de l’Assemblée des régulateurs des télécommunications de l’Afrique centrale (ARTAC) est Louis-Marc SAKALA, le directeur général de l’ARPCE du Congo Brazza.
Il a pris fonction ce 22 mars 2022 à l’occasion de la sixième session ordinaire de la conférence des régulateurs de l’ARTAC qui se tient à Douala au Cameroun du 22 au 23 mars 2022. Face à ses collègues régulateurs ce 22 mars, il a exprimé sa fierté et s’est engagé à donner une nouvelle impulsion à l’ARTAC.
« Je suis très fier du choix qui a été porté sur le Congo et la RD Congo. Nous travaillerons de notre mieux pour assurer avec succès les missions qui nous ont été confiées. Afin de faire plaisir et de rendre hommage au président sortant… Merci pour la confiance. Nous nous battrons afin de ne pas décevoir cette confiance et afin de mener l’ARTAC à une nouvelle dimension », a déclaré Louis-Marc SAKALA aux membres de l’ARTAC.
Après son installation, Digital Business Africa lui a donné la parole pour qu’il indique comment il entend mener son mandat de deux ans à la tête de l’ARTAC.
DIGITAL Business Africa : Comment entendez-vous travailler pour donner un nouveau souffle à l’ARTAC ?
Louis-Marc SAKALA : Nous allons réfléchir et travailler pour fédérer les nations qui appartiennent à cette sous-région géographique afin qu’ils s’investissent de plus belle à la mise en œuvre des activités de l’ARTAC. Il y a des points qui nous lie géographiquement comme la coordination des fréquences aux frontières, la question du free roaming et le partage des bonnes pratiques de régulation en Afrique centrale qui sont des priorités. Nous avons déjà au niveau de la CEEAC des pays qui partagent leurs expériences et nous voulons les valoriser afin de mieux répondre aux questions concernant l’évolution et l’inclusion du numérique au sein de nos pays et de notre sous-région.
Digital Business Africa : L’un des problèmes de l’Afrique centrale est la cherté des tarifs du roaming. Comment envisagez-vous adresser cette problématique et quid de la suppression des frais de roaming en Afrique centrale ?
Louis-Marc SAKALA : Vous abordez deux questions : d’abord la cherté du coût de roaming. Le coût d’appel d’un habitant du Cameroun vers le Gabon par exemple est un coût définit par les opérateurs télécoms avec le régulateur en place. Ce que nous pouvons faire, c’est d’harmoniser les coûts au niveau de la sous-région.
Ensuite, le cas du roaming qui est totalement différent. Le roaming est ce que payons quand nous sortons du pays et que nous gardons notre numéro de téléphone. Pour cela, nous avons commencé à mettre en place un projet de free roaming qui est déjà terminé avec le Gabon. Nous sommes en train de finaliser avec le Tchad et nous allons généraliser ce free roaming au niveau de la sous-région CEMAC et l’étendre aux membres de l’ARTAC.
Nous avons décidé de ne pas faire un free roaming simple et facile. Nous avons poussé la réflexion un peu plus loin. Nous voulons favoriser l’amélioration du climat des affaires dans la sous-région. Afin que si par exemple vous êtes en déplacement du Congo vers la RDC pour moins d’un mois, que vous gardiez vos tarifs locaux lorsque vous appelez.
Afin de protéger le business des opérateurs et l’économie de nos nations, nous ne pouvons pas laisser un free roaming total et ouvert pour des personnes qui quittent le Cameroun par exemple et vont s’installer en RCA et continuent à garder le même numéro pendant longtemps comme si de rien n’était. Nous avons défini en Afrique centrale des plages, des dates et des durées limites afin d’appliquer un free roaming qui soient favorable au business.
Digital Business Africa : Quelle est la date limite que vous vous fixez pour l’implémentation de ce free roaming en Afrique centrale ?
Louis-Marc SAKALA : Nous travaillons sur le projet. Pour certains pays comme le Gabon c’est déjà effectif. Le Tchad aussi. Au cours de notre mandat de deux ans, nous allons essayer de généraliser ce free roaming dans toute l’Afrique centrale.
DIGITAL Business Africa : Quel est l’état des lieux du développement de l’économie numérique en Afrique centrale ?
Louis-Marc SAKALA : L’état des lieux des télécoms dans la sous-région peut être évalué par la position de nos pays dans le secteur des nouvelles technologies. Il faut répondre aux questions : Tous les pays sont-ils connectés à la 4G ? Tous les pays ont-ils commencé le déploiement de la 5G ? Quel est le taux de pénétration de l’Internet dans le pays ? Quel est le taux d’acquisition des outils de connexion ? Parce qu’avoir Internet est une chose. Avoir des terminaux pour se connecter à Internet en est une autre.
La réponse à ces questions permet de connaître la position de l’Afrique centrale. Il y a des pays qui sont mieux avancés que d’autres. Mais nous occupons tous, plus ou moins, la même moyenne en matière d’évolution.
Propos recueillis par Beaugas Orain DJOYUM
Lire aussi
0 commentaires