C’est au nom du Premier ministre, Chef du Gouvernement, que la Ministre des Postes et Télécommunications du Cameroun, Minette Libom Li Likeng, a présidé la cérémonie d’ouverture de la 3ᵉ session extraordinaire de la conférence des régulateurs de l’Assemblée des Régulateurs des Télécommunications de l’Afrique Centrale (ARTAC) ce 20 août 2025 à l’immeuble siège de l’ART à Yaoundé.
Dans son allocution, elle a insisté sur l’importance d’une coopération renforcée pour relever les défis communs de l’intégration numérique, de la connectivité universelle et de la gouvernance des télécommunications.

L’ARTAC, un cadre stratégique de coopération
Rappelant la création de l’ARTAC en 2004, la ministre a souligné son rôle central comme cadre privilégié de concertation, de coordination et d’action commune entre régulateurs. Selon elle, cette structure est déterminante pour harmoniser les cadres réglementaires, moderniser les infrastructures et promouvoir un marché intégré des TIC en Afrique centrale .
Bilan des acquis, mais vigilance sur les défis
Parmi les progrès enregistrés, Mme Libom Li Likeng a cité :
- la mise en œuvre progressive d’accords sous-régionaux de roaming, améliorant la mobilité numérique ;
- la meilleure coordination des fréquences transfrontalières, réduisant les interférences nuisibles ;
- le renforcement des capacités des experts et cadres ;
- et l’ouverture des discussions sur la création d’un Observatoire sous-régional des TIC .
Toutefois, elle a relevé que des défis majeurs persistent : inégalités d’accès, faiblesse des infrastructures rurales, coûts élevés de la connectivité et cybermenaces croissantes.
Intelligence artificielle et souveraineté numérique

La ministre a mis un accent particulier sur l’intelligence artificielle (IA), technologie porteuse d’opportunités mais aussi de risques si elle n’est pas régulée : biais algorithmiques, respect de l’éthique, protection des données, emploi et manipulation de l’information.
Elle a annoncé la finalisation de la Stratégie nationale de l’IA du Cameroun, issue des Concertations Nationales sur l’IA (CONIA), visant à garantir un développement éthique, inclusif et bénéfique de cette technologie, en synergie avec une gouvernance régionale harmonisée .
Le Cameroun engagé dans la transformation numérique
D’après elle, sous la haute impulsion du Chef de l’État, Paul Biya, le Cameroun poursuit plusieurs initiatives structurantes :
- le Projet d’Accélération de la Transformation Numérique du Cameroun (PATNUC),
- le déploiement de la fibre optique pour l’interconnexion sous-régionale,
- et la mobilisation de financements avec la BAD et la Banque mondiale.
Objectifs : réduire les coûts d’Internet, améliorer la qualité de service, renforcer la digitalisation des services publics et stimuler l’écosystème des start-ups locales .
Trois piliers pour l’avenir numérique de l’Afrique centrale
Pour Mme Libom Li Likeng, l’avenir numérique de la sous-région doit reposer sur :
- L’harmonisation des régulations, pour bâtir un marché numérique intégré.
- Le développement d’infrastructures interconnectées et modernes, pour garantir des services accessibles et fiables.
- La promotion d’un numérique inclusif et sécurisé, garant de croissance et d’innovation.
D’où son appel solennel aux gouvernements, opérateurs, partenaires techniques et société civile afin de conjuguer leurs efforts pour bâtir un écosystème numérique sous-régional solide, inclusif et durable :
« L’Afrique centrale doit s’unir pour réduire la fracture numérique, stimuler le commerce électronique, sécuriser ses infrastructures critiques et défendre sa voix dans le concert numérique mondial », a-t-elle déclaré .
La 3ᵉ session extraordinaire de l’ARTAC, ouverte à Yaoundé, s’est positionnée comme un moment stratégique pour définir les contours du futur numérique de l’Afrique centrale. Avec des engagements concrets et des symboles forts, notamment la mise à disposition de l’Observatoire des TIC, la modification des statuts de l’ARTAC ou encore l’adoption du plan d’action triennal de l’ARTAC.
La véritable réussite de l’ARTAC se mesurera dans sa capacité à traduire cette feuille de route en actions mesurables pour accélérer l’inclusion numérique et renforcer l’intégration sous-régionale.
Rendez-vous en 2026
La conférence s’est clôturée avec un appel à maintenir la mobilisation :
« Le travail ne fait que commencer », a lancé Christian Katende, président de l’ARTAC, donnant rendez-vous aux régulateurs pour les prochaines échéances, dont la session ordinaire prévue en février 2026 en RDC.
Par IMS
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